David Scher est un artiste New-yorkais aux multiples facettes : musicien, poète, peintre et grand dessinateur, il aime faire éclater les frontières comme pour affirmer une évidence : la vie est le résultat de diverses expériences riches en émotions…
Pour sa deuxième exposition à la galerie Jean Brolly, David Scher a choisi de présenter une série de peintures inédites et un ensemble d’œuvres sur papier, réalisés à Marseille où l’artiste réside depuis.
Ses peintures nous plongent dans un monde imaginaire absurde et parfois déjanté : une frise florale désenchantée avec en son centre un vase et un énorme nez (Border), un cycliste poursuivi par un bouledogue lutte tant bien que mal pour garder son équilibre alors que la chute semble inévitable (Cyclist) ; un personnage effrayé ou hagard, submergé par des objets du quotidien et une volée d’insectes (Horizontal) ; une enceinte de ville où les activités les plus diverses et insensées se côtoient (N-Wall).
Avec un sens de la provocation, David Scher nous offre une peinture largement indifférente à sa facture, avec des couleurs souvent brunâtres, des touches hésitantes, une manière de nous dire : regardez ce qu’il ne faut pas faire lorsqu’on revisite l’histoire de l’art. En effet, l’artiste joue un dialogue permanent avec la grande peinture d’histoire. On pense inévitablement à Jérôme Bosch ou à Brueghel dans ces scènes où fourmillent mille activités, à Dalí et sa vision surréaliste.
David Scher est un artiste fantasque qui s’accorde toutes les libertés sans se soucier des
« qu’en dira-t-on ». Souvent il franchit les limites du possible pour nous entraîner dans un univers proche du kitsch.
Dans ses dessins, on retrouve ce même esprit étrange et cet humour si particulier : une série de vases, réalisée à l’aquarelle bleu de Delft, comme un pied de nez aux compositions florales des peintres hollandais ; des cyclistes échappés du tour de France, en grande difficulté ; ou des grands livres ouverts, tachés, à la manière d’un dripping.
« Je pense que je dessinais avant de savoir parler », déclare David Scher. Toujours dans cette disposition, il réalisera directement sur les murs de la galerie des dessins, comme autant de prolongements des œuvres accrochées.