La galerie Jean Brolly présente la quatrième exposition personnelle de Adam Adach.
Réunies sous le titre Les Orties, les peintures produites ces derniers mois par Adam Adach nous plongent dans un univers particulier tout en s’inscrivant dans la continuité de sa démarche, marquée par des récits autobiographiques liés à des lectures « Lisant Gilberto Freyre », événements historiques « La danse des veuves à Yalta » ou scientifiques avec « Pasazerka », le singe passager de l’espace.
La série « Halte de Trie-Château » évoque une journée d’études en forêt, il y a plus de vingt ans. Chacune des peintures apparait comme un fragment de récit que l’on imagine champêtre. Pourtant il s’en dégage une forte impression de gravité liée autant à la facture des tableaux qu’à ce qui y est représenté. Les figures sont presque dématérialisées, comme fondues dans la nature dans laquelle elles s’inscrivent. Comme par pudeur, Adam Adach suggère plus qu’il ne dévoile. La mémoire semble lui jouer des tours et sa peinture est celle du doute et du chuchotement. Notre regard est troublé par cette apparente dichotomie entre une figuration confuse et désordonnée et une abstraction qui n’en respecterait pas les codes. Là, l’artiste prend un malin plaisir à brouiller la représentation et à rendre l’image illisible. Pour créer cette atmosphère si particulière, le traitement pictural sera décomplexé par le geste et la touche. L’exemple le plus probant se trouve dans le tableau intitulé Halte à Trie-Château (Antje) où un groupe de personnes à peine esquissé se fond dans un paysage non illusionniste. Dans un premier plan, quelques taches roses confondues à des tonalités vertes, jaunes, bleues et grises suffisent à matérialiser une présence humaine alors que la partie supérieure de la toile contraste par un subtil jeu de stries légèrement inclinées.
Ainsi, les bandes bleues du ciel, telle une pluie de lumière, déchirent régulièrement la composition tout en dessinant les arbres apportant à l’ensemble un mouvement tournoyant.
Tout l’impact de la peinture si désordonnée de Adam Adach repose sur le fait que ces images nous offrent, en tant que regardeur, une grande liberté d’interprétation en nous permettant d’explorer tout ce qui nous échappe.
Adam Adach est né en 1962 à Nowy Dwór Mazowiecki (Pologne). Il vit et travaille à Varsovie et Paris.