La deuxième exposition personnelle de Hyong-Keun YUN à la galerie s’incrit dans le cadre des manifestations « Corée au Cœur » 1886-2006 (120e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Corée) et sera l’occasion de présenter avec des peintures (récentes et plus anciennes) et des œuvres sur papier, un large aperçu du travail de l’artiste.
Ses début furent « informels » comme beaucoup d’œuvres de jeunes artistes de cette époque. Ce langage universel était alors synonyme de modernité.
Le lyrisme gestuel riche de sa spontanéité et de son chromatisme céda rapidement sa place à une œuvre plus concentrée, prenant racine dans l’esthétique confucéenne et taoïste pour aller vers la monochromie.
Les peintures de Yun se réduisent ainsi à des formes rectangulaires ou carrées qui comme des stèles viennent prendre appui sur le bord inférieur du tableau. Elles sont peintes dans une couleur noirâtre obtenue par le mélange de l’outremer symbolisant l’eau et de l’ombre brûlée symbolisant la terre.
La méthode employée est simple : l’artiste délimite avec des bandes adhésives l’espace à peindre et applique la couleur à l’aide d’une large brosse fixée au bout d’un manche, sur la toile écrue posée à même le sol.
Avec une économie de moyens, il accorde une grande place à la perception, et refuse tout effet démonstratif. Il va même jusqu’à intégrer l’effet de capillarité (la peinture étant souvent très diluée) vers la zone laissée en réserve, échappant ainsi à son contrôle.
Largement représenté en Corée et au japon, son travail fut également présenté en 1993 et 1994 à la Donald Judd Foundation de New York et Chinati Foudation Marfa, ainsi qu’à la biennale de Venise en 1995 (pavillon coréen), puis à Reutligen (Allemagne) à la Stiftung für Konkrete Kunst qui lui consacra sa première rétrospective européenne.
Né en 1928 en Corée, il est l’un des représentants d’une génération de peintres qui a engagé de manière radicale, dans les années 1960, l’art coréen dans la modernité.