« Les figures de ma peinture sont des figures relatives, et à ce titre, elles ne seront jamais des figures absolues. »
Nicolas Chardon
Pour cette exposition intitulée Figures relatives, l’artiste a choisi de présenter 3 sculptures avec une nouvelle série de tableaux de grands formats sur lesquels s’inscrivent des formes géométriques noires sur un fond blanc (carré, cible, damier).
Depuis toujours, Nicolas Chardon applique une méthode de travail qui consiste à tendre et agrafer un tissu à carreaux (vichy, madras, écossais, damier) sur un châssis puis à peindre des figures géométriques en suivant le dessin de la grille fourni par les motifs du tissu qui a perdu son orthogonalité du fait de la tension. Seul, le champ de la toile sera gardé vierge comme un indice, obligeant ainsi notre regard à quitter la frontalité du tableau et à nous interroger sur le processus mis en place. Ce qui intéresse l’artiste dans les étapes de conception et de fabrication du tableau, c’est une certaine neutralité et une mise à distance du résultat. Si son travail s’appuie sur l’observation du réel, c’est surtout une démarche conceptuelle animée par des paradoxes qu’il convient de retenir. Ainsi, il se plaît à dire par exemple que « tendre », assouplit,bouleversant ainsi certaines valeurs modernistes aux codes plus rigides. Pour l’artiste, le moment de peindre intervient comme un après-coup, comme si la toile tendue sur le châssis avec ses couleurs et son motif suffisait à être un bon tableau moderne, achevé, mais qu’il fallait « re-faire ».
Avec ses sculptures, on retrouve une même neutralité et distanciation dans la méthode où un même héritage historique prédomine. Constituées de deux éléments de contre-plaqué standard issues d’une même plaque brisée en deux, préalablement recouverte d’une couche uniforme de peinture recto-verso, puis reliées entre elles par des filins d’acier, elles sont posées au sol, fixées au mur ou suspendues.
Nicolas Chardon est né en 1974. Il vit et travaille à Paris.