« Je ne fais plus de tableaux depuis longtemps déjà. Montrant une de mes surfaces monochromes et mes feux, je peux dire : « ceci n’est pas un tableau. C’est un moment de la réalité picturale ». Bernard Aubertin, 2008
La galerie Jean Brolly présente « Tableaux-feu et monochromes », une exposition des œuvres récentes de Bernard Aubertin.
Ses premiers « Tableaux-feu » datent de 1961 et pour ces 75 ans, l’artiste a décidé de renouer avec pratique.
Deux séries sont ici présentées : l’une avec des boîtes en carton contenant des paquets d’allumettes, collées sur une plaque d’aluminium et enflammées ; l’autre, constituée de feuilles métalliques percées de petits trous dans lesquels plus de 2000 allumettes sont placées avant d’être allumées. L’un des « Tableaux-feu » de cette dernière série, fixé au mur, sera allumé par la base.
Très vite l’œuvre se transforme en une véritable torche, laissant une trace de fumée sur le mur. Pour l’artiste, les traces ou les formes hasardeuses produites par le feu, symbole de création, illustrent la réalité concrète. Toutes sont nouvelles, différentes et éphémères.
En 1961, Bernard Aubertin adhère au Groupe Zéro, formé en 1959 par Heinz Mack, Otto Piene et Günter Uecker. Beaucoup d’artistes comme Jan Schoonhoven, Piero Manzoni, rejoindront le Groupe Zéro. Yves Klein et Arman bien que n’y adhérant pas, en furent les messagers en France.
Sa rencontre avec Yves Klein en 1957 fut déterminante et orienta son œuvre dans le sens d’un absolu matérialiste.
Les autres œuvres présentées sont des monochromes (rouge, or, argent, noir, jaune et blanc) sur toile, structurés par des touches épaisses ou réalisés au couteau – ou encore, sur papier comme dans la série « Collatéral » où l’artiste a tout simplement essuyé son couteau selon un système logique pour un résultat hasardeux .