Diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf, Tatjana Doll a été boursière à P.S.1, New York de 2003 à 2004.
Invitée par O. Enwezor à participer à l’exposition « Urgent Painting » (A.R.C., Paris, 2002), Tatjana Doll y a présenté deux peintures Logistic of Perception, et Cinema Seats (1998) – laques sur toiles figurant des sièges de salle de cinéma.
La galerie Jean Brolly accueille, aujourd’hui, la première exposition personnelle en France de cette jeune artiste berlinoise.
Les peintures de Tatjana Doll ont pour sujet les objets du quotidien et de l’industrie. Il s’agit de sièges, panneaux de signalisation, automobiles, camions, containers, etc.
Ces œuvres conçues à l’échelle réelle amènent le spectateur à s’interroger sur les limites physiques de la représentation. En effet, dans quelle mesure un objet est-il acceptable ? Jusqu’où peut-on aller en peinture sans tomber dans le déraisonnable ou l’injustifiable ?
Les réponses de l’artiste s’inscrivent à l’intérieur de deux paramètres qui sont la taille réelle de l’objet et les dimensions du lieu de présentation.
Devant la taille des œuvres, telle celle d’un camion de 4×11 mètres, un étrange sentiment de mise à distance naît dans l’esprit du regardeur. Celui-ci ayant perdu ses repères, se sent déplacé, déboussolé, voire rejeté par la puissance de la proposition – laquelle réside en la simple réalité traduite en peinture.
Tatjana Doll présente quatorze peintures de voitures de la célèbre marque Ferrari qui illustre le parfait exemple de l’excellence en son domaine.
Avant d’être belle une Ferrari montre des capacités techniques exceptionnelles, l’exigence technique et la recherche de l’efficacité maximales dictant la forme en dehors de toute considération esthétique.
Aussi, asseyons-nous dans ces merveilles de technologie qui nous transporteront aux limites de la peinture.